mercredi 28 mai 2025

Mi Fu, le fou des rochers

Mi Fu 米芾, qui vécut au 11e siècle sous la dynastie des Song du Nord (960-1127), est l’un des peintres et calligraphe majeurs de l’histoire de l’art chinois. En peinture il a inventé un style, toujours copié de nos jours. Esthète, Il fut un critique d’art aux jugements affûtés voire intransigeants, un collectionneur passionné, un théoricien qui rédigea plusieurs ouvrages importants dont l’un sur la peinture et l’autre sur la calligraphie.

Aucune œuvre peinte de Mi Fu ne nous est parvenue (alors qu’on possède de nombreuses calligraphies), il ne reste que de rares copies où, pour les montagnes et les arbres, le trait de contour est abandonné au profit d’une succession de traits horizontaux déposés sur un papier non traité, absorbant. 

 

Les montagnes et les pins au printemps 

 

Brouillard et pluie sur le fleuve Chu


Détail où l’on s’aperçoit qu’à part les constructions,
tout est peint avec de longues touches horizontales ou légèrement inclinées


On pourrait penser qu’il s’agit là d’œuvres spontanées, exécutées d’un seul jet sous le coup de l’inspiration. Sauf que l’inspiration, l’improvisation, ça se travaille. Longuement. Très longuement. Et soudain je pense au film Bird, de Clint Eastwood, où l’on voit Charlie Parker, roi de l’impro, répéter pendant des heures dans sa chambre d’hôtel.

Lettré, fonctionnaire réputé un tantinet casse-bonbons qui n’obtiendra jamais que des postes subalternes, Mi Fu, connu pour son excentricité, s’habillait à la mode des Tang (618-907). Le plus célèbre épisode de sa vie devint par la suite un classique de la peinture chinoise. Voici l’anecdote : un jour, nommé magistrat de la région de Wuwei, il rendit une visite de courtoisie aux notables avec qui il allait devoir travailler. Tous l’attendaient dehors, en rang d’oignons, devant le bâtiment officiel. Mais avant de les saluer, Mi Fu s’inclina devant un gros rocher qui marquait l’entrée de la résidence et improvisa un discours à l’adresse de celui qu’il appela le « grand frère rocher ». Ensuite, seulement, il alla saluer ses pairs. Ainsi, il affirmait la supériorité de la Nature sur l’être humain. 

L’incident, intitulé généralement Mi Fu se prosternant devant le rocher, a été maintes fois représenté en peinture. Exemples :


Guo Xu 郭诩 (1456-1532, dyn. Ming) 


Qian Hui’an 錢慧安 (1833-1911, dyn. Qing)  


Ren Bonian 任伯年 (1840-1896, dyn. Qing)


Wang Zhen 王震 (1867–1938)


Zhang Daqian 张大千 (1899-1983)


Liu Danzhai 刘旦宅 (1931-2011)


Mi Fu n’était pas le seul à être obsédé par les rochers aux formes étranges. Les Chinois ont une vénération particulière, voire une obsession pour ces cailloux extraordinaires, énormes ou très petits, qu’on appelle gongshi 供石, rochers de lettrés (la traduction exacte est rocher ou pierre d’offrandes). Je suis moi-même atteint de cette étrange affection consistant à admirer, collectionner, dessiner les rochers. Trouble pour lequel il n’existe aucun antidote et qui peut se révéler contagieux, j’en parlerai dans un très prochain billet.


Peinture de Xie Yousu 谢友苏 (né en 1948) 

lundi 26 mai 2025

Un pêcheur ermite sur le lac Dongting

Wu Zhen 吴镇 (1280-1354, dynastie Yuan) était un poète, peintre et calligraphe qui, rétif au pouvoir mongol — celui des Yuan —, vécut quasiment en reclus, gagna petitement sa vie en exerçant la profession de diseur de bonne aventure, d’astrologue. En peinture, son thème de prédilection était les pêcheurs. Sa peinture la plus célèbre est un rouleau mettant en scène une quinzaine de pêcheurs dans différentes attitudes. On peut voir l’objet par là. Je préfère, pour ma part, une autre œuvre moins démonstrative, plus intimiste, qui s’appelle Pêcheur ermite sur le lac Dongting. Il s’agit d’une peinture verticale mesurant 1,46 mètre de haut pour 58 centimètres de large.

Pêcheur ermite sur le lac Dongting


L’image est divisée en trois sections : un premier plan montre une bande de terre avec trois arbres ; le deuxième plan est occupé par l’eau du lac et un pêcheur sur sa barque ; le troisième nous montre les collines avoisinantes et le lac qui se poursuit derrière.

On pourrait parler du style de cette peinture, de ses influences diverses, la comparer avec celles de Ni Zan, contemporain de Wu Zhen. Mais l’histoire de l’art envisagée sous cet angle n’est pas forcément intéressante pour tout le monde. Alors regardons autrement. 

Ce qui me fascine dans cette image, ce sont les trois arbres. 


D’abord, deux pins droits comme des i. Leurs troncs écailleux sont peints avec une encre diluée, plus claire que les bouquets d’épines. Il s’agit là d’une convention, dans la nature les épines de pin ne sont pas plus visibles que les branches et les troncs. Ceux-là, aux deux tiers de leur hauteur, font un décrochement avant de continuer leur ascension et de développer des branches. D’ailleurs, à mieux y regarder, ces deux pins sont quasiment jumeaux. La première branche à gauche de l’arbre le plus proche de nous est plus sombre que son tronc, afin de se démarquer du second arbre qui est derrière. L’impression de profondeur est ainsi créée. La première branche à gauche du second arbre est elle aussi plus sombre. Ce n’était pas indispensable, à moins de vouloir vraiment faire de ces deux pins des frères très semblables.

Le troisième arbre, tortueux, est un cyprès reconnaissable à son tronc rainuré et tordu, à ses branches et à ses feuilles. Son inclinaison se retrouve chez les bouquets d’épines de pins, penchés selon le même angle. Quand le regard arrive au sommet de ces deux arbres, ces bouquets d’épines, nous dirigent tels une flèche vers le pêcheur, plus haut à droite, qui vient tout juste d’entrer dans l’image. 


C’est un petit bonhomme rapidement esquissé, ce pourrait être n’importe qui. Sauf qu’à la vérité, ce pêcheur n’en est pas tout à fait un. Dans les peintures de la Chine ancienne il y avait deux sortes de pêcheurs, les vrais pêcheurs et les faux pêcheurs. Les vrais travaillaient, lançaient leurs filets, posaient des casiers ; ce sont ceux décrits dans les Pêcheurs sur une rivière en automne, un rouleau peint par Dai Jin 戴进 (1388-1462, dynastie Ming), dont voici deux extraits (l’intégralité du rouleau est visible par là) :


Les faux pêcheurs, eux, symbolisaient la réclusion, la vie solitaire, le refus de la soumission à un pouvoir jugé illégitime. C’est la raison pour laquelle, sur ces peintures, les faux-pêcheurs-vrais-lettrés-rebelles ne portent pas des habits adaptés à l’activité mais sont vêtus comme s’ils vivaient dans le palais d’un chef-lieu de province ou encore à la cour, tels ces Pêcheurs ermites dans les ruisseaux et les montagnes peints par Zhao Yong 趙雍 (1289-1362, dynastie Yuan) :


Mais qu’est-ce qu’un lettré ? Il s’agit de quelqu’un qui passa les concours d’entrée dans l’administration impériale, lesquels reposaient énormément sur la culture. Quelques-uns de ces fonctionnaires décidèrent un jour de peindre des paysages en dehors de toute rétribution, pour le plaisir. Des peintres se précipitèrent sur le filon, passèrent les examens dans le but d’avoir un poste administratif quelconque afin de pratiquer librement leur art, sans avoir à se plier aux lois du commerce, aux modes passagères. Artistes, lettrés et fonctionnaires en même temps ! Les peintres qui travaillaient à la commande, souvent pour les temples, étaient considérés comme de vulgaires artisans, méprisés par ceux qui, au-dessus des contingences matérielles, pratiquaient l’art pour l’art…

La vie d’un lettré fonctionnaire n’était pas pour autant très facile. Il pouvait être muté n’importe où dans l’empire, parfois dans un trou perdu où il devait vivre seul pendant plusieurs années, éloigné des siens qui avaient refusé de le suivre dans ce bout du monde ; ou bien il devait composer, intriguer, lutter contre des adversaires qui lui adressaient force sourires dans les couloirs du palais et qui rêvaient de l’empaler ; ou bien il devait fuir quand, à un changement de dynastie, par exemple, il refusait de se soumettre au nouvel empereur. Dans ce cas-là il fallait courir vite et loin pour avoir une petite chance de garder sa tête posée sur ses deux épaules. C’est la raison pour laquelle on trouve, tout au long de l’histoire, nombre de lettrés ex-fonctionnaires qui ont choisi de vivre en ermite dans les forêts, les montagnes les plus reculées. Non par romantisme, mais parce que c’était une question de vie ou de mort.

Le poème, en haut à droite de la peinture, dit ceci :

                     La brise du soir souffle sur le lac Dongting, 
                     Le vent pousse ma barque d’est en ouest, 
                     Ma longue rame est stable, 
                     Vêtu d’un nouvel habit de paille
                    Je pêche la perche, pas la gloire.
 

Le quatrième vers, « Vêtu d’un nouvel habit de paille » ne doit pas être pris au pied de la lettre, il signifie « Lettré vivant depuis peu en  retrait ». Et l’on comprend mieux le vers suivant, « Je pêche la perche, pas la gloire ».

Pêcheur ermite sur le lac Dongting


Tranquille, à mille li de la capitale et de ses intrigues de couloir, le lettré ermite pêche la perche qu’il mangera à midi. Puis, pinceau à la main, il peindra un paysage, composera un poème, tracera une calligraphie. Loin du monde et de ses turpitudes. 

vendredi 23 mai 2025

Sun Wu-kong et les Quatre-vingt-sept Immortels

En Chine paraît à la fin du XVIe siècle Le Pèlerinage vers l’Ouest 西游记 de Wu Cheng’en 吴承恩 (1500-1582, dynastie Ming). Ce roman épique, fantastique, qu’on traduit aussi parfois par La Pérégrination vers l’Ouest ou encore Le Voyage vers l’Occident, narre les aventures de Sun Wou Kong, le turbulent Roi des Singes.


L’histoire s’inspire de la vie du moine Hiun Tsang (ou Tripitaka), qui vécut au VIIe siècle, sous la dynastie Tang. Ce moine entreprit en 629 un périlleux voyage vers l’Inde, y arriva en 633. Il y étudia le bouddhisme, revint en Chine douze ans plus tard, écrivit le récit fortement enjolivé de ses aventures : Le Pèlerinage vers l’Ouest. Neuf siècles plus tard, Wu Cheng’en reprendra le titre et la base de cette autobiographie romancée pour écrire son célèbre roman.

L’ouvrage connaîtra aussitôt un immense succès, jamais démenti depuis. Car sous les apparences d’un roman fantastique, l’auteur y dénonçait les exactions du pouvoir Ming combattu par un héros justicier, Sun Wou Kong. Le Pèlerinage vers l’Ouest a été maintes fois adapté : pièces de théâtre, opéras, théâtre d’ombres, feuilletons radiophoniques, bandes dessinées, films, dessins animés, que ce soit en Chine, au Japon, en Corée, au Viêt Nam et sans doute ailleurs encore. 

Au début des années 60, Zhao Hongben 赵宏本 et Qian Xiaodai 钱笑呆 réalisent des illustrations pour l’un des épisodes de cette histoire. L’ouvrage paraîtra en 1962 sous le titre Le Singe corrige trois fois le démon aux os blancs.

La version française

Suivi par Zhu Bajie le cochon et Sha Seng le lion, Sun Wou Kong doit accompagner le moine Xuan Zang dans son pèlerinage vers l’Ouest — c’est-à-dire l’Inde — à la recherche de livres sacrés. En chemin, ils devront combattre le démon aux os blancs. Cette adaptation, très éloignée du texte original de Wu Cheng’en, s’inspire en fait de l’opéra du même nom, sorti un an avant la parution du livre. Mao l’avait vu et l’avait apprécié parce qu’il correspondait, selon lui, à la situation politique des années 1960 : dans l’opéra, le singe intelligent et loyal fut perçu comme une figure de Mao et du peuple ; le démon squelette représentait le révisionnisme marxiste moderne et le moine, enfin, incapable de distinguer le démon de l’humain, symbolisait les hommes ignorants trompés par la voie du révisionnisme. Mais oui. En Chine, derrière les images se cache souvent la politique (voir mon billet précédent). Une analyse politique détaillée de l’opéra — et donc de la version illustrée par Zhao Hongben et Qian Xiaodai — est lisible, en chinois et en anglais, par ici.

Les deux illustrateurs ont exécuté cent douze dessins qui deviendront tout de suite très populaires. Images verticales en noir et blanc, au trait et sans ombre, en plongée ou contre-plongée, d’une beauté, d’une élégance incomparables. L’album sera traduit en français par les Éditions en langue étrangère de Pékin, il paraîtra en 1964 sous le titre Le Roi des Singes et la Sorcière au Squelette. Ci-dessous, quelques images de ce superbe livre introuvable en librairie.


Ce style de dessin au pinceau, fait de traits réguliers sans adjonction de couleurs, se retrouve dans tout l’Orient, du Japon à l’Iran en passant par la Corée, le Cambodge, etc. Aujourd’hui encore très prisé dans l’illustration et la BD chinoises, il remonte à une bonne poignée de siècles. On l’appelle baimiao 白描, dessin au trait. Wu Daozi 吴道子 (680-740, dynastie Tang) serait l’inventeur de cette technique. Wu Daozi est célèbre pour avoir peint trois cents fresques religieuses et une centaine de rouleaux dont un seul subsiste, un rouleau de soie long de 2,92 mètres représentant une procession de quatre-vingt-sept divinités — des Immortels — descendant des cieux. Cette œuvre avait été commandée par un général qui voulait rendre ainsi hommage à sa mère récemment décédée. On inventa pour l’occasion l’expression « Brise de Wu », parce que les spectateurs contemplant cette peinture ont souvent l’impression qu’une brise légère agite les vêtements, les rubans et les bannières des personnages. 

Wu Daozi, "Les 87 Immortels"Le rouleau des Quatre-vingt-sept Immortels de Wu Daozi dans son intégralité
 

Quelques gros plans :


Alors certes, cette procession d’Immortels est aussi statique que les images de Sun Wu-kong sont dynamiques. Oublions la mise en scène et considérons seulement le trait, ce style graphique qui influence aujourd’hui encore des centaines de dessinateurs chinois, japonais, coréens, etc. Ce trait de Wu Daozi, perpétué à travers les siècles, est — étonnamment — l’une des origines de la fameuse “Ligne claire” belge. Sapristi !

mercredi 21 mai 2025

Un atelier dans les montagnes verdoyantes

Dans ce blog je parlerai de peintures de paysages chinois, de sceaux, de calligraphie, de rochers de lettrés, de bandes dessinées chinoises des années 70, de peintures dans les séries télé chinoises contemporaines, de tigres et de dragons, de photographies, d’images parfois coréennes voire japonaises, et d’autres trucs visuels en provenance ou à propos de l’Empire du Milieu et de ses environs plus ou moins immédiats.

Mais d’abord, quelques mots de l’image servant de bannière ci-dessus. Il s’agit de la partie droite d’une peinture de Pu Ru 溥儒 (1896-1963), l’un des trois plus grands peintres chinois du XXe siècle. L’œuvre s’intitule Un atelier dans les montagnes verdoyantes, elle a été peinte en 1948. La voici dans son entier d’abord, puis en deux parties pour plus de lisibilité :


On pourrait croire qu’il s’agit d’un de ces rouleaux de plusieurs mètres de long, sauf qu’il n’en est rien : c’est une peinture sur soie qui mesure exactement 9 centimètres de haut pour 1,07 mètre de long. Une miniature, un trésor de précision millimétrée réalisé dans le style des paysages bleu-vert, né sous la dynastie Tang (618-907). On retrouvera, tout au long des siècles, des tas de peintures bleu-vert dont je parlerai dans un prochain billet.

Wu Li, "Montagnes vertes et nuages blancs"

Montagnes vertes et nuages blancs par Wu Li 吴历 (1632-1718, dynastie Qing) 

Revenons à Pu Ru. Son atelier est peut-être ici, au-dessus de la cascade, ou là dans ce hameau, ou encore là sous les pins :


Une chose est sûre, il est bien caché et c’est le but, puisque le thème de cette peinture est l’érémitisme, la réclusion, le repli sur soi. Dans la Chine ancienne, deux sortes de personnes allaient s’isoler dans ces montagnes réputées inaccessibles : les moines d’abord, et les lettrés ensuite, c’est-à-dire les fonctionnaires qui ne voulaient plus se plier aux ordres de leur hiérarchie souvent corrompue, qui fuyaient à tout jamais l’administration, la société. Ces lettrés étaient parfois également peintres, poètes. J’expliquerai plus tard, dans un autre billet, comment on pouvait à la fois être un collecteur d’impôts, un préfet, et un artiste.

C’est cette tradition d’isolement montagnard que Pu Ru peint ici. Un isolement dans lequel il va devoir bientôt entrer lui aussi, pour des raisons politiques, en cette année 1948 où il offre cette peinture à un ami. Pu Ru n’était pas qu’un artiste, il faisait partie de la famille régnante en Chine. Il fut un temps envisagé qu’il succéderait à l’empereur Guangxu, mais finalement ce fut son cousin Puyi (1906-1967) qui fut choisi en 1908. Celui-là sera donc le dernier empereur, il sera détrôné en 1911 avec l’instauration de la première République de Chine. Quelques années plus tard Pu Ru quitta le pays, voyagea en Europe avant de retourner en Chine, rejoignit un monastère où il se consacra à la peinture.

En 1948, donc, l’Armée populaire de Libération de Mao faisait le siège de la ville de Changchun où s’étaient retranchées les troupes du Kuomintang dirigées par Tchang Kaï-chek (au moins 160 000 civils auraient péri pendant ce siège). Sa victoire était certaine. La même année Pu Ru peignit cet Atelier dans les montagnes verdoyantes qu’il offrit à un ami, avec une dédicace calligraphiée en haut à droite de la peinture. L’année suivante vit l’avènement de Mao Zedong, la proclamation de la République populaire de Chine. 

Pu Ru, comme tant d’autres (et notamment le Kuomintang), quitta le pays et s’installa juste en face, dans la minuscule et très montagneuse île de Taïwan. Ce déplacement pouvait être considéré comme une retraite, telle celle pratiquée par les lettrés fuyant un système qu’ils réprouvaient. En 1953 il revit à Taïwan l’ami à qui il avait offert cette peinture, ajouta dans sa partie gauche une seconde dédicace, toute empreinte de nostalgie du temps passé.

On voit par là qu’Un atelier dans les montagnes verdoyantes de Pu Ru est, certes, un joli paysage, une peinture se référant à la tradition picturale chinoise ; mais il est aussi connecté à son temps présent puisqu’il fait référence à la situation politique de la Chine en 1948, à la lutte éperdue des nationalistes républicains proches de Tchang Kaï-chek, au destin futur de Pu Ru et de ses amis. Comme quoi il faut toujours faire attention : une image peut en cacher une autre.