Pour aller un peu plus loin
Comment suis-je entré dans la culture chinoise ? Par la cuisine d’abord, grâce à un repas dans un restaurant vietnamien de Paris dans les années 60, à une époque où ils étaient encore rares. Le décorum et la nourriture m’ont emballé, c’était un premier pas vers l’Asie. Un petit peu plus tard, je me suis mis à pratiqur certains arts martiaux japonais, me suis donc intéressé aux arts, à la culture de ce pays. Quand j’ai compris que tout venait de Chine, j’ai délaissé le Japon et l’aïkido pour la peinture de paysage, les sceaux, les rochers extraordinaires et les wontons.
Comment aborder plus simplement la culture chinoise, et plus particulièrement les arts graphiques ? Par les livres, évidemment, par l’internet, mais surtout par…
• LES MUSÉES •
PARIS
Musée Cernuschi
Spécialisé dans les arts asiatiques, collections permanentes superbes et expositions temporaires souvent magnifiques, voire absolument extraordinaires.
Ode à la Falaise rouge
par Wen Zhengming 文徵明 (1470-1559, dyn. Ming)
Musée Guimet
Très bel endroit un peu poussiéreux, avec des tas d’œuvres rangées dans des remises, invisibles ; leurs expositions, plus souvent consacrées au Japon qu’à la Chine, sont d’un intérêt… inégal. Tout à côté du musée, et en faisant partie, l’hôtel d’Heidelbach abrite un minuscule jardin japonais.
Musée d’Ennery
Un hôtel particulier du XIXe siècle renfermant 7 000 objets d’art asiatique, chinois et surtout japonais. Une curiosité à visiter par temps de pluie.
PROVINCE
Nice
Musée des Arts asiatiques
Toulon
Musée des Arts asiatiques
Biarritz
Musée Asiatica
Toulouse
Musée des Arts de l’Asie et de l’Égypte antique
Je n’ai pas visité ces endroits.
À L’ÉTRANGER
GRANDE-BRETAGNE
LONDRES
British Museum Très peu de peintures visibles, hélas, mais moteur de recherche intéressant
Victoria and Albert Museum Très peu de peintures visibles, hélas
OXFORD
Ashmolean Museum Très riche collection permanente mais moteur de recherche catastrophique
PORTUGAL
LISBONNE
Museu do Oriente Très belles expositions permanente et temporaires. Le musée abrite notamment l’ex-musée Kwok On de Paris. Cette collection fut créée par le sinologue français Jacques Pimpaneau (dont je recommande tous les ouvrages !) à partir d’un ensemble d’environ 600 objets qui lui avaient été donnés en 1971 par un banquier chinois nommé Kwok On. En 1999, cette collection fut offerte à la Fundaçaõ Oriente.
CHINE
PÉKIN
National Art Museum of China À voir absolument
Musée du Palais, Cité interdite À voir absolument
SHANGHAI
Shanghai Museum
J’y suis allé trois fois à plusieurs années de distance, à chaque fois la section peinture était fermée… Je me suis consolé avec la très belle section dédiée aux sceaux.
TAIWAN
TAIPEI
Musée national du Palais
À voir absolument. Une mine d’or. Quand les troupes de Tchang Kaï-chek ont quitté la Chine continentale en 1949, elles ont emmené une grande quantité de trésors artistiques qui sont maintenant exposés dans ce musée. Le nombre d’œuvres est tellement immense que l’accrochage n’est pas permanent, il change tous les trois mois. Ajoutons à cela de très belles expositions temporaires.
Il est préférable de s’y rendre le matin à l’ouverture, plus tard le musée est envahi par les groupes, on se croirait au Louvre dans la salle de la Joconde.
KAOHSIUNG
Museum of Fine Arts
Belles expositions temporaires
Il existe, bien sûr, d’autres musées de par le monde qui se consacrent à l’art chinois. Aux États-Unis, notamment.
• LES LIVRES •
Sur les sceaux
En français il n’existe qu’un seul titre, assez approximatif mais pas cher : Le sceau, un art chinois de Niu Kecheng, publié par les Éditions en langues étrangères de Pékin, 2008.
En anglais un seul titre est actuellement disponible à un prix décent : Chinese Seals, Carving Authority and Creating History par Weizu Sun, publié par Long River Press, San Francisco, 2004. Un petit ouvrage très complet.
Sur la peinture
En français, la plupart des ouvrages généraux dignes d’intérêt sont épuisés. En voici deux de disponibles : Peindre hors du monde, moines et lettrés des dynasties Ming et Qing, éditions Paris Musées/Musée Cernuschi. Superbe catalogue d’une formidable exposition centrée sur seulement deux dynasties, qui se tint au musée Cernuschi en 2021 ;
Vide et plein de François Cheng, éditions du Seuil, 1991.
Une référence, incontournable. Mais attention, le texte est trèèès théorique, parfois trop. Mon conseil de lecture : acheter la version poche pour lire un peu partout, annoter, corner les pages (quelle horreur !), etc. Et s’offrir ou se faire offrir la version de luxe pour la mise en page et la qualité impeccables des reproductions.
Le grand format avec de belles repros couleurs,
et la version poche pour lire aisément
Sinon, je recommande très fortement un ouvrage paru en… 1958 ! et donc épuisé depuis des lustres, qu’on peut toutefois trouver assez facilement sur le web à des prix imbattables (pour ma part, je l’ai déniché à deux ou trois euros dans une braderie du Secours populaire). C’est de très loin le meilleur bouquin de vulgarisation que j’aie jamais lu, très clair et très complet :
La peinture chinoise par Peter C. Swann, éditions Pierre Tisné, 1958
En anglais le choix est plus fourni, voici deux bouquins aux textes concis et très pédagogiques avec de magnifiques reproductions (très grandes dans le premier bouquin, assez petites dans le second, mais les deux texte se complètent) :
How to read Chinese Paintings par Maxwell K. Hearn, Metropolitan Museum of Art, New York, 2018
An illustrated Guide to 50 Masterpieces of Chinese Paintings par Huang Kunfeng, Better Link Press, 2019
En chinois le choix est évidemment beaucoup plus vaste, voici quelques pistes d’ouvrages qu’on peut trouver sur des sites tels qu’Aliexpress ou Temu. À Paris on peut parfois en dénicher dans les deux librairies You Feng, ou à la librairie Le Phénix. Plus chers, évidemment.
Plusieurs éditeurs, donc, publient des bouquins consacrés à des peintres, avec très peu de texte et un maximum d’images d’excellente qualité. En voici trois :
中国美术出版社 Maison d’édition d’art de Chine
中国书店 Librairie de Chine
藝術圖書公司 Art Book Company (Taiwan)
• INTERNET •
Alors là… On trouve tout ce qu’on veut, et même plus. Voici une poignée de liens pour débuter :
China Online Museum Une base de données sur les arts chinois, qui donne un bon aperçu. Synthétique et indispensable pour commencer.
Le moteur de recherche du British Museum
Le moteur de recherche du Metropolitan Museum of Art de New York
National Museum of Asian Art, Washington DC
Musée national du Palais, Taipei
Le site du musée est très riche mais très mal foutu, une chatte n’y retrouverait pas ses petits, il faut s’armer de patience et plutôt faire ses recherches dans le site via Google. En chinois de préférence, en utilisant Deepl comme traducteur, parce que ledit site n’est que partiellement en anglais.
Tous les noms des peintres sont disponibles en chinois sur les pages Wikipedia anglaises. Attention, en chinois le nom de famille précède toujours le prénom.
Musée du Palais - Cité interdite, Pékin
Et pour finir, ce rébarbatif mais indispensable tableau chronologique des dynasties :
Publié le vendredi 6 juin 2025 par Alain Korkos